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French: Un autre squelette pour apprendre à remarcher
EXOATLET
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French: Un autre squelette pour apprendre à remarcher

BELVAL – La start-up internationale ExoAtlet, implantée depuis 2018 au Luxembourg, conçoit des exosquelettes utilisés pour la rééducation.

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Faire le premier pas pour se reconstruire. L’exosquelette (squelette externe) développé par ExoAtlet, une société internationale basée depuis 2018 à Belval, est utilisé pour aider des patients à réapprendre à marcher. L’appareil, réglable au millimètre près en fonction des proportions du patient, reproduit les mouvements des jambes qu’il englobe entièrement et, tout simplement, aide la personne qui le porte à mettre un pied devant l’autre. Il peut être contrôlé par un soignant, à l’aide de manettes dans le dos de l’appareil, ou par le patient lui-même, avec une commande intégrée dans une béquille.

Le dispositif d’entraînement à la marche améliore la rééducation et la qualité de vie de patients souffrant de troubles moteurs, de traumatisme neurologique ou musculaire, assure ExoAtlet, qui a développé différents modèles. «En utilisant l’appareil, il fait travailler tous les muscles de ses jambes, le sang circule mieux. Et le patient se sent mieux, il voit qu’il peut se lever, se tenir debout», vante Ekaterina Bereziy, CEO Europe d’ExoAtlet.

6 000 patients

L’exosquelette vient de décrocher une certification européenne lui permettant d’explorer les pistes de collaborations avec des hôpitaux européens, y compris luxembourgeois, auprès desquels la société dit avoir commencé à prospecter. Jusqu’à présent, 70 cliniques en Russie et en Asie utilisent les appareils d’ExoAtlet et quelque 6 000 patients ont pu en profiter. Des essais cliniques ont aussi été effectués, pour des personnes souffrant de traumatismes médullaires, de paralysie cérébrale, de sclérose en plaques ou encore des séquelles d’AVC.

ExoAtlet continue également à se développer, avec un modèle d’exosquelette pour les enfants ou les adolescents, ou encore un dispositif pour aider des travailleurs à porter des charges lourdes sans s’endommager le dos. La compagnie, née en 2015, est présente dans une demi-douzaine de pays, fait ses assemblages en Corée du Sud et compte une dizaine d’employés dans son siège luxembourgeois depuis 2018, pour une centaine au niveau international.

À partir de 25 kilos, mais le patient ne sent rien

Installée au technoport de Belval, elle a choisi le Grand-Duché pour son développement européen «pour son imposition» avantageuse, mais aussi «pour sa géographie, au centre de l’Europe et parce que tout le monde y parle quatre langues, le plus normalement du monde», affirme Ekaterina Bereziy, qui jongle entre le russe et l’anglais. Ces appareils de rééducation, faits d’un alliage à base d’aluminium, pèsent à partir de 25 kilos mais «le patient ne sent pas qu’il porte quelque chose, c’est l’appareil qui porte son propre poids», assure Ekaterina Bereziy.

Les hôpitaux qui voudraient s’en équiper devraient débourser autour de 90 000 à 100 000 euros. Mais un système de location peut également être mis en place, notamment pour les équipes de recherche clinique aux moyens plus limités. Et Ekaterina Bereziy a une autre idée en tête, pour le Luxembourg. «Un endroit où les gens pourraient venir utiliser l’exosquelette, socialiser, prendre un café, tout en se rééduquant. Au Japon, ils font ça dans un centre commercial, pourquoi pas ici?».

(jw/L’essentiel)

1|1303.09 Un exosquelette pour réapprendre à marcher.